Archives par mot-clé : Adolescence

Claude Thiaudière : Les usages de l’adolescence : réduire le désordre de líépidémie

À partir du constat que la prévention du sida auprès de l’adolescence et de la jeunesse est importante alors que l’épidémie concerne peu ces catégories de population, l’auteur développe une réflexion sur la complexité des représentations sociales associant sida et adolescence, en partant de l’idée que ces catégories résultent d’un  » travail  » des institutions sociales. Ainsi développer un discours préventif sur le sida auprès de ces catégories a pour effet d’intégrer le sida dans un discours consensuel plutôt que de parler au nom de catégories marginales (homosexuels, toxicomanes, migrants d’Afrique). En s’adressant à ces deux catégories, on met en jeu des modèles de fonction sociale (l’institution biographique pour l’adolescence, le groupe territorial pour la jeunesse). Cette lecture de l’action de prévention fait apparaître le clivage politique sous jacent, d’un côté l’adolescence à protéger des risques liés au sida ; de l’autre la jeunesse, à protéger des risques que le sida fait courir à la société.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 47-58.

Christophe Rubin : Le rap adolescent : du démantèlement d’un rythme et d’un discours à l’hyper-extension d’une représentation vocale du sujet

Le rap met en œuvre des processus d’altération de la langue et de la voix, tout comme le passage de l’enfance à l’adolescence. Ainsi, certaines transformations physiologiques et psychologiques peuvent êtres mises à distance, masquées par les jeux linguistiques et vocaux du rap.

Un texte comme  » Poison juvénile « , du groupe Movez’ Lang, peut en effet apparaître comme la mise en scène verbale d’un  » changement de peau  » : tout se passe comme si les rappeurs voulaient démembrer une prosodie, un discours, une représentation de soi propres à l’enfance, pour imposer rythmiquement et métaphoriquement une représentation vocale sur-dimensionnée – recouvrant très largement, dans ses excès et dans son caractère volontairement stéréotypé, la voix et la parole particulières du sujet.

Cela constitue donc bien une manière d’envelopper, de voiler la subjectivité individuelle, dans un jeu à la fois pudique et suggestif.

Joëlle Bordet : la jeunesse, une dynamique sociopolitique en grande transformation

Dans cet article, nous visons à résister aux représentations de la jeunesse comme effet ou comme victime, en créant de nouveaux liens entre « jeunesse » et « adolescence ». En  effet, ouvrir de nouvelles perspectives, de nouvelles potentialités suppose à la fois d’écouter l’adolescent dans sa singularité de sujet et d’analyser ce qu’il représente comme enjeu sociopolitique pour la société. Cet objectif suppose de nouveaux échanges, de nouvelles coopérations entre acteurs techniciens mais aussi avec l’ensemble de la société.

Adolescence, 2009, T. 27, n°2, pp. 349-354.

François Richard : we are all migrants. on the diversity of libidinal economies

This article suggests that the them of migration be considered as a metaphor for an interior psychical operation : the subjectalizing differentiation from the primary objects, which play a decisive role in adolescence. The issue of the subject is treated within a dialogue with sociologists, anthropologists, historians and philosophers, to the point of envisioning a plural subject open to the diversity of libidinal economies – characterized by the omnipresence of psychical bisexuality and infantile sexuality, here related to gender theory.

Migration introduces one to mixing – ethnic, cultural, but also psychical. A clinical example of adolescent psychical disorder generating elaboration and symbolization of interior strangeness illustrates the hypothesis : we are all migrants.

Adolescence, 2013, T. 31, n°3, pp. 661-672.

Jean-Yves Le Fourn : l’adolescence n’est-elle pas une métaphore de la migration ?

L’adolescence ne serait-elle pas une métaphore de la « migration » avec une contrée d’origine, le monde de l’enfance et sa terre promise le monde adulte. Les différents « passages » ne sont-ils pas dès lors à interroger avec une dimension topologique ?

Adolescence, 2013, T. 31, n°3, pp. 673-676.

François Richard : nous sommes tous des migrants. de la diversité des économies libidinales

Cet article propose de considérer le thème de la migration comme la métaphore d’une opération psychique intérieure : la différenciation subjectalisante avec les premiers objets, qui se joue de façon décisive à l’adolescence. La question du sujet est reprise dans un dialogue avec les sociologues, les anthropologues, les historiens et les philosophes, jusqu’à envisager un sujet pluriel ouvert à la diversité des économies libidinales – caractérisée par la prégnance de la bisexualité psychique et du sexuel infantile, ici mis en regard avec la théorie des genres.

La migration introduit au métissage, ethnique, culturel, mais aussi psychique. Un exemple clinique de trouble psychique adolescent générant l’élaboration et la symbolisation d’une étrangeté interne illustre l’hypothèse : nous sommes tous des migrants.

Adolescence, 2013, T. 31, n°3, pp. 661-672.

Philippe Gutton : transgressing or transcribing

When the author (M. Hatzfeld) speaks of the « wild vitality » that shoots up in the wake of youth, I think that it is the adolescent processes which make adolescence alive, pubertary sublimation wrongly interpreted as transgression by the social response. Creative freedom, if we conceive of it in this way, never comes alone.

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 673-676.

Philippe Gutton : introduction

The objective of this working day with A. Ehrenberg Going is to go back to the theses of La Société du malaise (2010) in the field of adolescence and youth. The individual must not only rely on his personal capacities, in particular his competence, but also on « his subjectivity, his inwardness ». « Individual (“ liberated ”) subjectivity is at the forefront. »

We would suggest that the author’s methodology not refer exclusively to character disorders, as is usually done, but to adolescence as a set of processes of creation and a well-known high point in the process of narcissistic individuation. How does the duel, united movement of de-institutionalizing and psychologizing social relations cause adolescents to suffer, perhaps in an exemplary way, in their supposed normalness and in their contemporary pathologies ? How does this evolution change youths in return ?

Adolescence, 2011, T. 29 n° 3, pp. 545-551.