Archives de catégorie : Troublées – 2020 T. 38 n°2

Alain Braconnier : quand le thérapeute est troublé

L’adolescent trouble le thérapeute comme il peut troubler tous les autres intervenants qui l’entourent, allant des parents aux institutions proprement dites. La spécificité de l’écoute analytique interroge sur ce qu’on appelle « l’objet troublant » intrapsychique auquel elle renvoie. Cet « objet troublant » est à repérer et à interpréter tout autant dans le monde interne de l’adolescent que dans celui du thérapeute.

Adolescence, 2020, 38, 2, 383-391.

Manuella De Luca : image trouble. tourments du visible, tourments invisibles

Les images ont une force particulière chez les adolescents et peuvent être l’expression d’une souffrance. La clinique adolescente souvent bruyante donne à voir, sans se limiter à cette part manifeste. Le recours aux images peut aussi s’inscrire dans un processus de renforcement et de sauvegarde narcissique. Le penser en image en tant qu’intermédiaire de la parole et procédé au service d’une dynamique psychique en cours de construction peut être un support du travail psychothérapique.

Adolescence, 2020, 38, 2, 369-382.

Estelle Louët : troubles sur la réalité

À partir de la psychothérapie d’un adolescent de quinze ans, l’auteure propose une réflexion théorique et clinique sur la fonction de l’hallucinatoire et ses destins. Lorsque le Moi n’éprouve plus l’image hallucinatoire comme fausse, celle-ci se dote d’un pouvoir de réalisation brouillant les limites de la perception. Quand l’hallucinatoire n’est plus potentialité créatrice mais projection persécutrice, de quelles forces le transfert se charge-t-il ?

Adolescence, 2020, 38, 2, 357-368.

Alexandre Morel : trouble au pays des objets : adolescence et bisexualité

La psychothérapie d’une adolescente par le psychodrame psychanalytique questionne le statut des personnages de fiction issus des figurations scéniques. Le renouvellement d’un lien tolérable aux objets mis à mal par le repli narcissique est souligné tout comme l’intérêt des objets singuliers que véhiculent les fantasmes de « bisexualité psychique » et de « scène primitive ». La mobilité des places qu’ils permettent constituent un soutien à l’entreprise adolescente de séparation et d’individuation.

Adolescence, 2020, 38, 2, 331-341.

Catherine Chabert : un tourment

L’auteur propose une réflexion théorique et clinique sur l’homosexualité à l’entrée dans l’âge adulte. À partir de la psychothérapie d’une jeune femme de vingt ans, sont explorés les destins du transfert homosexuel et de sa latéralisation en termes de choix d’objet et d’identification. Entre le complexe d’Œdipe au féminin et l’élaboration d’un deuil de l’enfance, les enjeux narcissiques et sexuels du masochisme et de la mélancolie se déploient au sein d’un processus marqué par la violence pulsionnelle et son devenir.

Adolescence, 2020, 38, 2, 319-330.