Archives de catégorie : Psychothérapie – 2000 T. 18 n°1

Catherine Chabert : Pourquoi le psychodrame à l’adolescence ?

La spécificité du psychodrame par rapport à d’autres formes de traitement est ici interrogée et principalement à l’adresse d’adolescents en difficultés. L’auteur montre comment l’originalité de la méthode en ce qui concerne le cadre, la technique d’intervention et d’interprétation et leurs effets sur les déplacements transférentiels chez les adolescents pour lesquels le dispositif classique n’est pas favorable, offre une ouverture thérapeutique non négligeable. Le psychodrame se révèle, de surcroît, un outil clinique et métapsychologique précieux.

Harold Berh : psychothérapie psychanalytique de groupe à l’adolescence

L’auteur détaille la mise en place du cadre de la psychothérapie psychanalytique de groupe tant au niveau de la préparation et de la sélection des membres, de sa composition, de la première séance. De nombreux exemples viennent illustrer la dynamique interne du groupe et l’impact des influences extérieures.

Anna Maria Nicolò Corigliano : Thérapie familiale psychanalytique à l’adolescence

Après avoir décrit l’évolution particulière que vivent conjointement famille et adolescent, l’auteur présente le choix du cadre de la thérapie familiale. L’approche originale d’une « thérapie intégrée » est proposée pour des adolescents présentant un tableau clinique grave qui associe étroitement un traitement individuel et un traitement de la famille ou de couple.

Enrico De Vito : psychothérapie psychanalytique individuel à l’adolescence

Sur la base de l’unicité du processus psychanalytique, l’auteur présente les modalités de travail différentes qui peuvent être utilisées en psychothérapie avec les adolescents. Il envisage les implications pour l’action thérapeutique des nouvelles connaissances sur le développement de l’infans et sur l’attachement ainsi que dans le domaine des neuro-sciences.
Par ailleurs, l’auteur insiste sur la phase d’évaluation et les indications les mieux adaptées ainsi que sur les objectifs principalement centrés sur la remise en jeu des processus de réorganisation du soi à travers un travail sur les représentations psychiques.

Moses Laufer, M. Eglé Läufer : Psychoanalyse à l’adolescence

Les auteurs défendent l’idée que la psychanalyse est le traitement de choix pour les adolescents gravement perturbés. Leur approche est centrée sur la cassure du développement survenue à la suite des transformations pubertaires et qui mène à un état pathologique. Ce breakdown empêche l ’intégration progressive du corps sexuellement mature dans la réalité psychique de l’adolescent et conditionne ainsi une rupture dans la relation à la réalité. Ces adolescents présentent un fonctionnement psychotique défensif sans qu’il s’agisse d’une psychose avérée. La cassure de développement serait revécue dans l’analyse sous forme de « cassure de transfert ». Traitement long et difficile, mais peut-être meilleure « seconde chance » offerte aux adolescents gravement malades.

François Ladame : les traitements psychanalytiques à l’adolescence : quelques principes

Différentes modalités du traitement psychanalytique d’adolescents existent, il est cependant nécessaire de connaître leurs avantages et limites pour orienter au mieux les jeunes patients.
L’indication se fonde sur l’évolution du fonctionnement psychique, elle poursuit un but qui devrait être atteint au moyen du traitement choisi (cure classique, psychothérapie individuelle, de groupe ou de famille, psychodrame). Ce sont ces principes généraux que l’auteur aborde dans l’article.

Jean-Jacques Rassial : positions lacaniennes sur l’adolescence, hier et aujourd’hui

Lacan n’a pas isolé l’adolescence comme concept. Ce n’est que depuis quelques années que les lacaniens ouvrent leur réflexion sur un statut métapsychologique de l’adolescence. La création de l’Institut de Psychanalyse de l’Adolescence : Le « Bachelier » témoigne de leurs exigences d’une théorisation de l’adolescence et de la nécessaire formation des analystes.

Catalina Bronstein : positions freudiennes et kleinienne sur l’adolescence, hier et aujourd’hui

Ce sont les différences et les similitudes des théories de Freud et de Klein sur la sexualité infantile qui vont illustrer la vision qu’ont leurs successeurs sur l’adolescence.
Même si les positions théoriques divergent, elles peuvent s’enrichir pour une meilleure compréhension des processus adolescents et de la psychopathologie. L’auteur en donne un exemple à propos de l’importance de la théorisation de Moses et d’Eglé Laufer sur le breakdown et le vécu des expériences corporelles à l’adolescence et de celle des post-kleiniens à propos des mécanismes d’identification projective et introjective et l’analyse des fantasmes inconscients concernant les objets intériorisés.

Florence Guignard : y a-t-il une spécificité de la formation à l’exercice psychanalytique avec l’adolescent ?

Pour tenter de répondre à la question posée, l’auteur propose une réflexion sur l’évolution des caractéristiques des enfants et des adolescents au cours de ces quinze dernières années en Occident, et notamment en France. Elle conclut à un effacement progressif des caractéristiques respectives de la période de latence, de la puberté et de la deuxième période d’adolescence. Cette conclusion est lourde de conséquences, en ce qu’elle remet en cause toute la constitution du refoulement et du biphasisme des identifications post-œdipiennes décrites par Freud.
Du point de vue de la formation actuelle du psychanalyste en général, elle propose comme modéle technique princeps celui de la cure d’enfants, installant dans la foulée celui de la cure d’adolescent, sans les opposer davantage l’un à l’autre que ne le sont les structures psychiques des sujets auxquels s’adressent ces modèles.

Marilia Aisenstein : Contre un certain morcellement de la psychanalyse comme de la vie

Même s’il existe une spécificité des modalités de prise en charge de certains patients (limites, par exemple) et notamment des adolescents, l’auteur insiste sur l’importance pour tout thérapeute analyste de se référer à un seul et mime modèle théorico-clinique et de posséder une connaissance du coeur de la discipline : le modèle de la névrose.
Une formation longue et approfondie en psychanalyse doit précéder toute spécialisation trop hâtive.