Archives de catégorie : Maison des adolescents – 2012 T. 30 n°2

Gabriela Guzman, Jean-Pierre Benoit, Maria Chiara Fiorin, Bertrand Vachey, Salima Aidouni, Marie Rose Moro : funérailles d’un double virtuel

Les nouvelles technologies prennent une place de plus en plus importante dans la vie des jeunes et dans nos consultations médico-psychologiques. En s’appuyant sur l’analyse d’un cas clinique d’une jeune en souffrance, les auteurs discutent le rôle d’Internet, des espaces virtuels et de la figure du double dans la construction identitaire à l’adolescence.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 381-390.

Antoine Perier, Jean-Pierre Benoit, Marie Rose Moro : psychothérapies psychanalytiques en maison des adolescents

Une unité de psychothérapies a été mise en place à la Maison des Adolescents de l’Hôpital Cochin pour permettre de proposer à certains adolescents une psychothérapie psychanalytique. Si le bien fondé d’un travail psychanalytique à l’adolescence, comme l’articulation d’objectifs psychothérapiques et analytiques, font débat, les aménagements induits dans la pratique par certaines spécificités de l’adolescence s’inscrivent dans le mouvement créatif d’évolution et de diversification des pratiques psychanalytiques. Il appartient toutefois aux psychothérapeutes psychanalystes de formaliser leurs pratiques, pour pouvoir les décrire, les soumettre au travail de pensée entre pairs, et les porter aux débats psychanalytiques plus généraux pour assurer, par la compréhension des différences et la reconnaissance des éléments communs, la fécondité de l’abord psychanalytique de la souffrance adolescente.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 369-379.

Marc-Antoine Podlipski, Claire Gayet, Priscille Gérardin : pédiatre et pédopsychiatre. un duo bien tempéré

À partir de notre expérience en hospitalisation auprès d’adolescents malades chroniques, nous proposons de développer la singularité d’une clinique et d’une prise en charge telle que nous l’envisageons en Maison des Adolescents, où se déroulent quotidiennement des consultations dans lesquelles pédiatres, pédopsychiatres, psychologues et autres professionnels interviennent. En prenant pour exemple la situation de Stéphane, un adolescent diabétique aux racines flamandes, nous esquissons les contours de notre approche interdisciplinaire, œcuménique par essence, entre soins pragmatiques et réalités familiales.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 359-367.

Pierre Poitou, Benoît Maillet, Lynda Brugallet-Collet, Bruno Burban, Patrick Cottin, Georges Picherot : « va à la mda ». ou confrontation sécure

L’orientation d’un adolescent vers un lieu spécifique de soin n’est jamais simple. Les Maisons des Adolescents possèdent des atouts qui sont développés à travers les modalités même du travail mené par les accompagnants sociaux. Nous proposons de souligner ici la manière dont ces derniers, dans leur accueil, appellent à un transfert tant sur l’institution que sur ses membres. L’accent est également mis sur un temps institutionnel fort, celui de la réunion clinique, qui permet la co-élaboration de l’expérience clinique originale de ces professionnels, ainsi que la mise au travail de chacun des membres de l’équipe auprès des adolescents accueillis.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 349-357.

Patricia Loncle : spécificités territoriales. l’exemple de bobigny

À partir de l’exemple de la Maison des Adolescents d’Avicenne à Bobigny, cet article s’intéresse à l’influence des contextes territoriaux sur le façonnement des modalités et axes d’intervention des Maisons des Adolescents. Nous proposons de retracer les grandes particularités du département de la Seine-Saint-Denis du point de vue de son histoire, de ses problématiques propres et de ses initiatives en matière de politiques locales dans les domaines du social, de la santé et de la jeunesse, pour montrer comment ces éléments entrent en résonance avec les choix faits en matière de fonctionnement de la Maison des Adolescents. Plus largement, nous tendons à expliquer d’où viennent les spécificités aujourd’hui caractéristiques des MDA à travers notre pays.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 337-347.

Nancy Pionnié-Dax, Hélène Lida-Pulik, Franck Enjolras, Solène Martin, Gaëlle Paupe, Valérie Discour : anthropologie et clinique. réflexion à partir de deux dispositifs

Les MDA des deux départements du 78 et du 92 prennent pied dans un maillage partenarial pré-existant. Elles soutiennent ou organisent un dispositif de réseau en même temps qu’elles favorisent l’accès à des consultations de première ou deuxième ligne pour des adolescents ou leurs familles. Elles apportent des réponses plurielles et favorisent l’articulation, la collaboration entre les professionnels des différents champs de prise en charge, en proposant notamment des lieux d’échange et de formation. Pour autant, ces dispositifs portent aussi en eux-mêmes certains paradoxes. Cet article propose, à partir d’une analyse des dispositifs CASA et MDA, une réflexion transversale sur ce type de structures et sur la dynamique de la rencontre avec l’adolescent. Une rencontre qui recrée un espace potentiel où puissent se préfigurer des dispositifs articulés les uns aux autres. Une rencontre qui soit bien réelle et qui soutienne les processus identitaires et identificatoires des jeunes pris en charge.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 325-336.

Laëtitia Bouche-Florin, François Giraud : accueil à casita

À la Maison des Adolescents de Bobigny, CASITA, l’accueil est un élément central du dispositif. Assuré par un binôme pluridisciplinaire d’intervenants de l’équipe, garants de la pluralité des lectures de la souffrance adolescente, il se réalise en plusieurs rendez-vous, généralement sur quelques semaines. À partir d’une vignette clinique, nous proposons de mettre en évidence les fonctions fondamentales du travail processuel de l’accueil, à la fois comme évaluation de la demande, mais aussi comme moment d’élaboration avant toute orientation vers une prise en charge.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 315-323.

Anne Perret, Corinne Blanchet, Florent Cosseron, Gabriel Femenias, Alain Krotenberg, Emmanuelle Granier, Paul Jacquin, Jean-Jacques Lemaire : l’éthique de l’accueil

Les auteurs proposent, à partir des diverses modalités d’accueil dans les Maisons des Adolescents, de définir une posture d’accueil qui participerait de l’éthique d’une démarche clinique. Pour ce faire, ils mettent en évidence la manière dont la demande adressée aux Maisons des Adolescents doit être entendue, en veillant à départager la demande du jeune lui-même de celle émanant de l’entourage familial et social. Ils insistent également sur le fait de prendre la situation telle qu’elle se présente pour déchiffrer le contenu de la demande manifeste et latente. Cette position devrait permettre d’opérer une coupure symbolique et de resituer des repères quant à la différence des sexes et des générations. L’accent est mis sur la notion de référence qui, couplée à une position de moi auxiliaire, serait susceptible de réintroduire du tiers. Cette position d’accueil ne peut se concevoir sans un travail de formation des équipes pluridisciplinaires qui devrait asseoir une clinique où l’insu, auquel chacun est soumis, puisse être partagé.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 307-314.

Annie Birraux : l’adolescence face aux préjugés de la société

Ce  texte cherche à cerner les processus adolescents en les resituant dans le contexte actuel des préoccupations des parents et de la société à partir de la clinique des Maisons des Adolescents. Qu’est-ce qui détermine l’adolescence, hier et aujourd’hui ? Les changements physiques et sociétaux sont-ils suffisants pour définir cette période de la vie ? Nos adolescents sont-ils plus précoces ? Faut-il les considérer comme des adultes sous le seul prétexte qu’ils sont grands et forts et, par là même, renoncer à la part d’infantile constitutive de chacun ?

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 297-306.

Marie Rose Moro : les maisons des adolescents, un concept nouveau

Banals, sublimes, familiers, inquiétants… tels sont nos adolescents d’aujourd’hui et de demain, d’ici et d’ailleurs. On dit les aimer, mais souvent ils nous intriguent et, trop souvent, ils nous font peur. On dit aussi que l’adolescence est le plus bel âge de la vie. Dans le même temps pourtant, on l’associe à l’ennui, à la révolte, à l’émergence du pubertaire et du sexuel, aux transgressions, aux questionnements identitaires ou au besoin d’utopie. On l’oublie dès qu’on en est sorti, au moins en partie. On cherche cependant, dès que l’occasion se présente, à retrouver notre adolescence, dans ce fameux « jeunisme » duquel, à en croire les magazines, on a du mal à échapper.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 287-295.