Archives de catégorie : Le sensoriel – 2014 T. 32 n°4

Joëlle Roseman : charles in slumberland, rêve et bande dessinée

Little Nemo in Slumberland, bande dessinée de W. McCay, explore l’univers onirique d’un jeune garçon. Elle figure de nombreuses sensations, transformations et angoisses corporelles. L’intérêt que lui a porté Charles, adolescent en psychothérapie, a permis d’utiliser cette médiation dans le transfert. Elle a eu pour lui une fonction d’éveil à son monde interne, mais aussi de pare-excitations, et a permis un travail psychique d’élaboration.

Adolescence, 2014, 32, 4, 879-890.

Marc Delorme : prescription de psychotropes à l’adolescence

La prescription de psychotropes à l’adolescence est un acte de soin induisant une réflexion en termes de significations pour l’adolescent et pour le prescripteur. Une nouvelle génération de psychotropes a bousculé les habitudes des prescripteurs. La clinique nosographique doit donc se conjuguer avec la clinique psychopathologique, afin que le médicament devienne « un outil de liberté » en permettant au sujet de se saisir de la capacité « psychotropique » du médicament, grâce à la « magie des mots ».

Adolescence, 2014, 32, 4, 865-875.

Maurice Corcos : sensorialité = fragments épars – morceaux vivants. expérience clinique, survol littéraire

De l’importance de la sensorialité dans la construction du sujet à l’adolescence en tant que reprise d’une sensorialité de la prime enfance, et de son télescopage avec la métamorphose pubertaire de l’expérience orgastique. De l’impact que cet événement produit dans le rapport du sujet au monde extérieur et à ses objets internes en terme de création… entre absence et présence de l’objet.

Adolescence, 2014, 32, 4, 857-864.

Anne Boisseuil : temporalités sensorielles en quête de sens chez une adolescente

À partir de la clinique d’une adolescente reçue en consultation pour symptômes hallucinatoires, nous proposons une lecture de ses expressions subjectives selon une perspective temporelle. Nous axerons notre réflexion sur l’actualisation de liens primaires où la sensorialité peut devenir une voie de conquête vers la subjectivation. De ce fait, nous interrogerons la place de l’environnement actuel de l’adolescente comme étayage dans ce travail.

Adolescence, 2014, 32, 4, 847-856.

Laurent Branchard, Gérard Pirlot : le travail d’empêchement de l’effraction sensorielle

Le travail du négatif à l’adolescence est présenté comme une participation de l’alexithymie en tant qu’évitement d’une sensorialité traumatique. Aussi, l’adolescence peut se comprendre non seulement comme réactivation œdipienne, mais encore comme risque de surgissement sensoriel ressemblant à celui du début de la vie. Une clinique à partir de la sensorialité est alors à envisager.

Adolescence, 2014, 32, 4, 835-846.

Chantal Lheureux-Davidse : sensorialité et conquête du moi corporel chez de jeunes autistes

L’accompagnement des nouveaux éprouvés corporels et de leurs fluctuations au moment du passage pubertaire chez les jeunes autistes permet d’ouvrir de nouvelles modalités d’apaisement face à l’effraction pulsionnelle. Le passage pubertaire qui donne l’occasion d’un éveil sensoriel dans le bas du corps peut ainsi participer à relancer la construction d’un moi corporel inachevé et rend par la suite le jeune autiste plus disponible à un intérêt spontané pour la relation aux autres.

Adolescence, 2014, 32, 4, 809-833.

Sylvie Le Poulichet : créations d’enveloppes sensorielles paradoxales

À partir d’étranges formations sensorielles et de théories d’allure délirante dans certains passages adolescents, sont présentées les notions de « créations d’enveloppes sensorielles paradoxales » et de « théories fantastiques de l’adolescence ». Le recours à la sensorialité n’est ni un déficit ni une régression, mais une création paradoxale – protectrice et persécutrice – qui permet d’élaborer dans le transfert les traces refoulées du sexuel infantile inconscient, articulées aux compositions corporelles et fantasmatiques propres à l’adolescence.

Adolescence, 2014, 32, 4, 809-820.

Valérie Boucherat-Hue : co-sensorialité et partage créatif de l’hallucinatoire

L’analyse aménagée par la médiation corporelle d’un jeune homme dévoile un bébé physiquement « abîmé » qui n’a pas été touché mais excité précocement. Les symptômes « somatopsychotiques » renvoient aux traces enkystées de cette mémoire corporelle du trauma. Clivées, incorporées et hallucinées, ces traces ne sont symbolisables qu’en étant co-incarnées dans la relation d’étayage avec l’objet secourable de la cure, jusqu’au partage d’un sensoriel primitif auto-organisateur entre analyste et analysé.

Adolescence, 2014, 32, 4, 797-808.

Stéphanie Barouh-Cohen : le corps de l’indicible

Le processus d’adolescence engage des remaniements identitaires et identificatoires qui nécessitent un travail de psychisation indispensable pour assurer un sentiment de continuité. Son achoppement fait courir au sujet le risque de la domination par la « fonction désobjectalisante » de son économie psychique, obturant par là même toute forme de créativité et d’expression du vivant. Le travail de l’analyse pourrait alors emprunter la voie de la sensorialité à partir du déplacement dans le transfert des impressions sensorielles non assimilées, au plus près du « corps de l’indicible », entre impasse et créativité.

Adolescence, 2014, 32, 4, 787-796.

Christine Mazars : le champ de la voix dans le « slam poésie »

Le slam est un nouvel art poétique, faisant intervenir la scène, emprunté par les jeunes. Cette poésie-spectacle répond au besoin d’étayage narcissique et de conquête de nouveaux espaces à l’adolescence où le champ du langage est investi en rupture avec la langue maternelle et celle de la norme. Elle permet aux jeunes de se confronter à l’altérité en sublimant leurs pulsions agressives par le biais de l’objet esthétique commun auquel ils se sont identifiés et par lequel ils exercent leur créativité.

Adolescence, 2014, 32, 4, 771-786.