Philippe Jeammet : la violence à l’ adolescence. Défense identitaire et processus de figuration

La violence comporte une dimension meurtrière. Elle nie la subjectivité de celui qui la subit, mais elle reflète en miroir une menace sur la subjectivité de celui qui l’agit. Elle peut être vue ainsi comme une réaction primaire de défense d’une identité menacée. L’expérience de la vie institutionnelle en psychiatrie, comme les psychothérapies des sujets ayant des troubles du comportement, sont un terrain d’observation privilégiée.

L’adolescence est une étape de la vie propice aux expressions de la violence du fait de la nature des changements psychiques imposés par la puberté.

La relation de soin doit tenir compte de ces particularités du fonctionnement psychique des patients violents. L’espace de soin peut être vu comme une figuration de l’espace psychique interne du patient et son aménagement comme un moyen de rendre tolérables les relations dont ils ont besoin. Les médiations et la concrétisation d’une fonction tierce occupent une place essentielle dans cet aménagement.

 

Adolescence, 1997, T. 15 n°2, pp. 305-321.